La vie d'aprés TENNYSON

Je fais partie de toutes mes rencontres. Pourtant toute expérience est une arche qui s'ouvre sur la pâleur de ce monde inconnu dont le but sans cesse recule à mesure que j'avance.
Quoi de plus morne que la halte ou l'arrêt final et que sur soi le terne de la rouille sans l'éclat de l'usage.
Comme si respirer était vivre.
La vie, oui la vie, n'est jamais assez vaste.

 

 

J'ai encore oublié de te dire " Je t'aime "

J’ai pensé que l’hiver était là à jamais parce que tu es morte en décembre et que ce froid me convenait.
Le givre se posait sur ma vie et mes rares respirations faisaient monter des volutes de fumée vers un ailleurs où tu pouvais être.
L’engourdissement de mon corps avait quelque chose d’enivrant comme si mon esprit espérait se libérer un moment pour te rejoindre.
J’ai pensé que l’hiver était là à jamais parce qu’inconsciemment il me semblait indécent de te survivre.

Aujourd’hui nous avons fait notre ultime promenade.
J’ai pris ma vieille ROVER. Je t’ai installée à l’arrière. Toi dans ta boîte, un nom deux dates.
On a fait les quais de Seine puis je me suis perdu dans Saint Germain des Prés.
C’est Cendrine qui a trouvé l’idée du Jardin du Luxembourg, toi qui aimais tant Paris.
Je me suis garé le long des grilles. Il faisait froid.
J’étais venu en repérage peu de temps auparavant.
Gendarmes, gardes et jardiniers, autant de regards à éviter.


Je t’ai emmenée vers le Sénat parce que l’endroit est beau, et que ce soleil d’hiver pur et lumineux semblait te correspondre.


Je me suis assis sur un banc.
J’ai ouvert le couvercle de la boîte, un nom deux dates.
Et le souvenir à jamais gravé de tes cendres par mes mains répandues.
Je t’ai murmurée : " je repars tout de suite ; j’ai horreur des au revoir ".


Et cette fois là, comme tant d’autres, j’ai encore oublié de te dire "je t’aime".

 

 

Impatience

Je suis allé au cimetière... En visite...
Cela faisait deux ou trois ans...
Je n'avais pas de larmes à partager mais peut être lui parler de toi...
Il y a quinze ans ... Ma douleur se figeait à cet endroit...
Aujourd'hui dans le vase... Quelques tiges de fleurs comme un peu de bois mort...
De la poussière aussi sur le marbre...

L'empreinte du temps... Et cette envie irrépressible de vouloir t'aimer vivant...

Il y a quinze ans... J'ai ramassé un caillou près de la tombe... Il n'est jamais très loin de moi...
Je m'aperçois du temps qui passe... Par mes enfants...
Par la poussière sur une tombe... Un vase qui manque de fleurs...

L'empreinte du temps... Et cette envie irrépressible de vouloir t'aimer vivant...

Tu appelles cela " mon impatience "...

 

 

Cette nuit je t'ai cherchée

Cette nuit je t'ai cherchée... De la main tout d'abord... Les yeux fermés...
J'ai étiré mon bras jusqu'à l'autre côté du lit...
Puis j'ai roulé mon corps vers le tien... Sans le rencontrer...
J'ai enfoui mon nez dans l'oreiller... Chercher ton odeur... Ton parfum...


Envie de te mordre... De retrouver le goût salé de ta peau... Le goût du partage...
Quand ta sueur devient ma sueur...
J'ai gardé les yeux fermés... Puisque j'avais ton image... Et cette sensation de proximité de toi...
Mes doigts jouaient à la marelle... Sautant d'un grain de beauté à l'autre...
J'ai fait comme cela le tour du soleil... Dans un halo de bien-être... Puisque je caressais ton corps...

Puis cette sensation de brûlure... De solitude...
Je me suis recroquevillé... Comme un enfant perdu dans un grand lit d'adulte...
Et je t'ai murmuré quelques " je t'aime "...

 

 

Avant toi

Avant toi... J'ai toujours vécu comme un Sans Domicile Fixe...
Parce que je ne savais pas... Et te cherchais partout...
Aujourd'hui... Je vis comme un Sans Abri...
Parce que je t'ai enfin trouvée...

 

 

Vendargues

C'est un nom qui appartient à mes souvenirs...
Vendargues, consonances douces à l'oreille... Je n'y suis allé qu'une fois...
On quittait Montpellier quand il faisait encore jour...
Parfois il nous arrivait de partir à deux voitures...
Et je ne sais plus à qui appartenait la seconde...
Je me souviens qu'il nous est arrivé de faire le voyage séparément...
Mais généralement j'étais collé à toi au fond de l'Ariane... Ton père au volant... Et sa moustache qui me faisait penser à Raymond Souplex... Ta maman... Belle... Avec l'accent d'un torrent de montagne... Apprêtée pour la circonstance... Elle avait des robes qui sentaient le frais... La joie de vivre... Des robes aux couleurs éclatantes...

VENDARGUES 1972...
Un samedi soir à la fête du village... Il y avait cette odeur que l'on trouve l'été dans le Midi...
Après une journée écrasée de soleil...
Quand la douceur du soir qui tombe amène lentement un peu de fraîcheur...
Il y avait comme une exitation à aller danser... On se garait dans les rues adjacentes... Et l'ambiance nous prenait dés la portière de la voiture fermée... La musique au loin... La rumeur d'une foule qui s'amuse... Une odeur de berlingot qui flotte... Tout cela mélangé au concert des criquets dans la garrigue toute proche...

La place du village était éclairée par des chenilles lumineuses... Vaste salle de bal où l'orchestre sur l'estrade s'évertuait à jouer les standards de l'époque...
Il y avait du monde... Beaucoup de monde... Et c'est ce que nous voulions...
Pouvoir disparaître sans être jamais trop loin...
Pouvoir nous sentir seuls... Anonymes... Amoureux... Au milieu de la foule...
Il y avait comme un code de bonne conduite entre tes parents et nous...
Je me souviens des regards échangés avec ta mère... Quand au hasard des mouvements il arrivait de nous croiser... Et je la sentais rassurée par notre conduite...

Je me souviens de " La maladie d'amour " de SARDOU...
Les slows me paraissaient ressembler à une danse amoureuse...
Où ma seule hardiesse était de te serrer légèrement plus fort contre moi...
Je cherchais déja ton parfum... Ton odeur...
J'ai encore le souvenir d'un froissement d'étoffe... Si légère...
De la chaleur de ton corps... De tes reins... Cambrés...
Et l'imperceptible mouvement de tes muscles quand mes mains t'enlaçaient...

Je ne connaissais de trouble que quand nous rentrions... Vers une heure du matin...
Côte à côte à l'arrière... Dans l'Ariane...Quand nous n'étions plus que des ombres pour les autres...
Avec ce délicieux mélange d'interdit et de plaisir...
Te prendre la main... La caresser... La serrer fort... Très fort jusqu'à faire mal...
Puis l'effleurer délicatement... Avant de la serrer fort... Très fort à nouveau...
Comme une étreinte charnelle... A la fois légère et appuyée... A la fois aérienne et soutenue...

La nuit faisait de nous des amants... Tu emplissais mes rêves...
Tu avais dix sept ans... Moi dix neuf... J'aimais... Et je t'aimais.

 

 

La Seine... Le port...

La Seine... Le port... Bateau-mouche... A fleur de peau... Je te touche...
La scène... Ton corps... Bateau-bouche... A fleur de peau... Tu me touches...
Le soleil joue sur ton épaule... Au rythme des va et vient... De ton corps nu sur le mien...
Un instant je cherche ton visage... Pour te voler une image de bonheur...
Mais je ne vois que tes cheveux... Cadencer le plaisir partagé...

Je me pose parfois la question de savoir si nous vivrions aussi intensément le quotidien...
J'ai tellement besoin de toi... Cela en devient indécent... Le manque de ton corps m'apparaît...
Bientôt je te banderai les yeux puisque tu me l'as demandé...

 

 

Je te regarde manger

Je te regarde manger des tagliatelles... Brasserie de Cluny...

Une coupe de fromage frais au coulis de framboise...
Chez Plumeau... A Montmartre... En terrasse...

Une salade aux Tuileries... Dans les jardins...

Je regarde ta bouche gourmande...
Et tu me souris dans le soleil...

 

 

Je voudrais mettre le feu

Je voudrais mettre le feu à ce lit où tu dors dans les bras d'un autre homme...
Toi qui remplis mes rêves à défaut de ma vie...
Pour qui la nuit venue j'invente des histoires...
Où je peux te toucher... Caresser ton visage...
Te chuchoter ces mots d'un autre millénaire...

 

T'insuffler mon amour

T'insuffler mon amour... Bouche à bouche...
Te chuchoter des mots passion... Bouche à oreille...
Y glisser des silences... Corps à corps...
Retenir nos souffles... Désir de te prendre... De t'appartenir...
Ma main... Ta peau...

Chemisier à boutons... Boutons de roses...
J'effeuille... Je t'aime... Un peu... Beaucoup...

Dessous à épines qui emprisonnent...
Je libère... Sentir la pointe de tes seins se durcir... Frileuse ou amoureuse ?

M'agenouiller... Comme en prière...

Jupe droite... Fermeture éclair...
Dessous à griffes... Lou... Aubade... Dentelle muraille...
Glisser des baisers sur ton ventre... Glisser et puis glisser encore...
Ta main sur ma nuque qui m'amène à toi... Trouble... Emotion...

Etre soie... Morceau d'étoffe... Rectangle blanc... Dérobade le long de tes jambes...
Pour laisser ma bouche gourmande... Te donner... Te donner... Et te prendre...

 

Miroir de l'âme

Ces derniers temps... Il vient me parler tous les jours comme s'il avait besoin d'être réconforté...
Il m'apparaît désabusé et par moments très malheureux...
Il prend parfois de longues inspirations comme si respirer n'était plus un réflexe et que toute son attention était retenue ailleurs...
Il ne parle pas de peine de coeur mais de douleur...
Il me dit qu'elle semble l'aimer aussi fort qu'il l'aime...
Et rajoute que la vie ne va pas toujours dans le sens même de la vie...
Il est comme un chien qui poserait son museau sur ta jambe et te regarderait droit dans les yeux...
Une mine de chien battu quoi...
Battu par le ressac de ses sentiments...
Par les grandes marées qui semblent l'avoir rejeté loin de la mer et sur ce sable qu'il avait toujours vu plus fin...
Battu parce que l'amour ne triomphe pas...
Il me dit qu'un jour depuis la plage, il a vu le niveau de l'océan bien au dessus de lui et que beaucoup d'hommes avaient dû pleurer, ce jour là, comme lui aujourd'hui...
Il m'a dit : " je l'aime plus que ma vie "...
Et a rajouté : " Mais à quoi bon dire cela... Elle est l'essence même de ma vie "...
Puis il s'est tu...

 

 

Papier froissé

Aujourd'hui je t'écris...
Aujourd'hui comme hier et avant hier...
Des lettres que je ne t'enverrai pas...
Des mots d'amour bâillonnés...
Des " je t'aime " abandonnés...
Prison papier... Barbelés petits carreaux...
Enfermer les mots pour libérer l'âme...
Ridicule exutoire...

 

 

C'est une table ronde

C'est une table ronde dressée pour toi et moi...

Tout y est blanc...
La nappe juponnée qui descend presque à terre...
Les assiettes empilées par ordre de grandeur...
Les verres translucides alignés prêts à boire...
Carafes cristallines, couverts, serviettes, salière et poivrière...
Et tous ces petits riens qui posés sur la table
donnent cette impression que le dîner qui vient à comme un air de fête...

Tout y est blanc...
J'ai mis de la couleur dans le chemin de table...
Ces grandes marguerites qui sont multicolores...
Des gerberas je crois qui vont de toi à moi...
J'ai jeté ça et là des paillettes dorées...
Et de chaque côté quand nous serons assis...
Des bougies veilleront à ce que la lumiére caresse la pénombre...
Je n'ai pas oublié la bouteille de Sauternes...
Et la couleur ambrée du vin qui s'y repose...

C'est une table ronde dressée pour toi et moi...
C'est noël qui scintille dans la lueur des flammes...

Et puis un peu plus loin le sapin décoré...
J'ai suspendu des papillotes remplies de mots d'amour...
Des colliers de baisers... Des guirlandes de " je t'aime "...
J'ai fait plein de petits paquets charmants et minuscules...
Pliés soigneusement : " un calin " " une caresse "...
J'ai écrit ton prénom sur l'étoile tout en haut...
Enfin mille petits rien qui te feront sourire...

Et puis là ton cadeau au pied de l'arbre vert...
J'aurai couru la ville pour trouver cet objet...
Car je ne peux t'offrir que ce que j'aime aussi...
A n'ouvrir seulement qu' à partir de minuit...

Voila que tout est prêt et je suis à t'attendre...
Et n'ose supposer que tu ne viendras pas...

 

 

Poison

Je me suis mis à t'aimer sans restriction...
Probablement parce que tu m'échappais...
Et plus je te sentais lointaine et détachée...
Plus je m'accrochais à ta vie...

Comme il est confortable d'avoir à ses côtés un être aimant...
Comme tu en as usé... Abusé...
Cette comédie a duré six ans...
A chacun de mes départs... Chacune de mes ruptures...
Tu revenais bienveillante... Attentive... Tu connaissais tout de ton pouvoir...
Il te suffisait de donner un peu et je me remettais à croire en notre avenir...

Je t'ai trompé six années durant... Afin de survivre dans le capharnaüm de mes sentiments...

Combien de femmes se sont données à moi pour pallier ton inconstance...
Combien de femmes ont espéré ces gestes et ces mots que je te réservais...
Je n'avais d'amour que pour toi... Toi qui me martelais le coeur de tes talons aiguilles...

Et puis cette fin d'année 89...
Rassembler mes forces... Pour ne pas accepter sans combattre de mourir d'aimer...
Exacerber mes souffrances pour être... Sans appel... Convaincu d'un amour impossible...

Où mes rêves ont été de te détruire physiquement... T'assassiner... Pour ne plus être dépendant de toi...
Où il m'a fallu t'arracher les ongles... Un à un... Pour sortir de tes griffes...
M'éloigner de Bordeaux pour mettre des kilomètres entre nous...

Et voilà que tu me téléphones...
Cinq ans après mon évasion... Tu es de passage à Paris où j'habite... Et tu souhaiterais que l'on se revoie...
Je suis un faible...
Je ne t'ai pas dit non... Mais que je te rappellerai plus tard... Aujourd'hui ou demain...

Et je ne l'ai jamais fait... Jamais fait...

 

 

A mes filles

Un jour, je t'écrirai des étoiles...
Et tu ne seras plus tout à fait la même...
Parce que tu es ma fille et que nous nous aimons...
La vie est ainsi faite et la mort n'est rien si je pars avant toi...
Je veux que le temps respecte nos deux ages...

Un jour, tu pleureras la tête dans les étoiles...
N'attache pas d'importance à mon corps qui repose...
Je suis là, quelque part, qui veille et qui rassure...
Moi qui n'est pas été ce père irréprochable...
Qui t'ai aimée si mal parfois et égoïstement...
Garde précieusement les mots et les silences qui nous ont faits complices...
Mais surtout n'oublie pas :
Je suis là... Quelque part... Qui veille et qui rassure...

Où que ta vie te mène tu m'emmènes avec toi...

 

 

Je sais les saisons par ton corps

Je sais les saisons par ton corps...
Tôt le matin, j'entends ton CIAO sous mes fenêtres...
Tu viens de loin... Tu as la clef...
Je connais l'imminence de ton corps nu contre le mien...
Le temps qu'il fait dehors... Tu le glisses sous mes draps...
Tu es mon p'tit bonheur météo...
Chaude ou glacée... Humide ou rayonnante...

Je sais les saisons par ton corps...
Et tes éclats de rires sont autant de soleils...

 

 

Depuis que l'on se connaît

Depuis que l'on se connaît...
Tu es devenue femme...
Amoureuse tu m'as offert tes dix-huit ans...
Quelques mois ont suffi pour arrondir tes formes...
Diamant brut dans le lit de la vie...
Courant de boue, de sang, de larmes...
Fussent-elles de joie...

Tu es devenue ma femme...
Mère de nos enfants...
Et je ne connais pas de bonheurs plus intenses...
Puis j'ai posé mon regard au-delà de tes yeux...
Peut-être parce que j'avais embrasé tout ton ciel...
Et que rien désormais de toi ne m'était inconnu...

Tu es devenue une autre...
Le temps de me perdre... D'avoir mal...
Probablement de te mériter...
Pierre après pierre...
Réaliser... Comprendre...
Te connaître... Te reconnaître...
Comme une certitude...

Tu es devenue ma vie.

 

 

Tu as toujours eu envie

Tu as toujours eu envie de visiter un château d'eau...
Probablement parce que je n'ai pu t'offrir qu'un château de sable et de vent...
Et que confrontée à cela l'eau t'apparaît comme un élément des plus solide...

 

 

Crève coeur

Et puis je t'ai croisée petite voleuse de vingt-six ans...
Jamais une femme ne m’avait débusqué là où frondeuse tu es venue...
Toi petite et moi la quarantaine...
Tu as bousculé ma vie par des mots bleus ciselés d’émotion...
Comme une eau cristalline sur la roche...
Sensations d’humidité et de fraîcheur...
De bien être et de peur...

J’aurais voulu te regarder vivre encore un peu dans " ta vie "...
Sans n’être rien de plus qu’un élément infime du décor...

 

 

Un jour tu m'as dit

Un jour tu m’as dit : " Profite de mes seins, ils sont ronds et dodus "...
Nous étions au Tertre à Meilhan... Assis sur un banc...
C’était novembre ou décembre...
J’ai glissé ma main droite sous ton pull jusqu’à toucher ton ventre...
Puis j’ai pris possession de la place...
Ton soutien gorge s’étirait de toutes ses fibres...
Je le devinais rouge assorti à ta culotte...
Parce que ce jour là, il faisait un grand soleil...
Et que nous étions seuls sur le Tertre à dominer la Garonne et le Canal du Midi...
Tu m’as dit : " Profite de mes seins, ils sont ronds et dodus "...

Et je les ai caressés jusqu’à notre départ.

 

 

White Linen

J’ai toujours aimé te voir bouger à poil ou habillée...
Ton p’tit cul qui ne rempli jamais tes jean’s...
Ton parfum qui te suit et enveloppe mes sens...
" ESTEE LAUDER White Linen "
C’est comme un bonheur simple...
Tu souris... Tes seins dressés... Ton p’tit cul...
Il est des matinées d’exception...
Quand mes mains se creusent pour recevoir tes formes...

Tu souris à poil ou habillée...
On sera en retard au bureau...

 

 

Jamais, entends-tu, jamais

Jamais, entends-tu, jamais, aucune femme ne m’a dit " Je t’aime " avec autant d’amour...
J’ai gardé en mémoire les lieux de cet aveu...
La petite crêperie dans la rue qui descend...
Un hôtel à Paris qui nous a vu passer...
Et cette citadelle face à la mer chez toi...
On ne décide pas des rides et de nos âges...
J’aurais donné mille ans pour n’avoir que le tien...

Jamais, entends-tu, jamais, aucune femme ne m’a dit " Je t’aime " avec autant d’amour...
Et malgré les années mon émotion demeure...